Si comme l'a affirmé le 8 juin l'Agence France presse (AFP), le gouvernement décide, "au nom de l'équité", d'augmenter le taux de cotisation retraite des fonctionnaires, les salaires vont automatiquement baisser dans la fonction publique, pointent unanimement les organisations syndicales. Elles rappellent que selon le document d'orientation sur les retraites remis par le gouvernement, toute solution baissant le niveau de vie des Français, devait être écartée.
"Il faut cesser les divisions artificielles entre les salariés du privé et du public", a réagi la CGT, pour qui de plus, "on compare des choses incomparables". Interrogée par Localtis, Brigitte Jumel, secrétaire générale de l'Uffa-CFDT, a dressé à peu près les mêmes constats. "Les modes de calcul des secteurs privé et public ne sont pas les mêmes. En revanche, les niveaux de pension dans les deux secteurs sont similaires". Sa conclusion : "Le mode de calcul propre à la fonction publique ne produit pas d'inégalités. Alors pourquoi y toucher ?"
De son côté, Force ouvrière a fait remarquer que "les suppressions massives de postes de fonctionnaires, le recours important à des personnels contractuels en lieu et place de fonctionnaires constituent autant de manque à gagner en termes de cotisations retraites". Jointe par Localtis, Catherine Guérin, secrétaire générale de l'Unsa territoriaux a dénoncé pour sa part des "propositions inacceptables", affirmant que "le pouvoir d'achat des fonctionnaires n'a pas augmenté depuis 2003". En effet, la garantie individuelle de pouvoir d'achat (Gipa) censée, selon le ministère de la fonction publique, constituer un filet de protection pour les agents, n'aurait d'effets qu'"à la marge".
Le taux de cotisation retraite est actuellement de 7,85% dans la fonction publique, contre 10,65% dans le privé. Selon le conseil d'orientation des retraites (COR), un point de cotisation supplémentaire pour les fonctionnaires rapporterait 720 millions d'euros.
Encore selon des informations de l'AFP, le gouvernement semble avoir écarté l'idée d'aligner le mode de calcul des pensions des 5,2 millions de fonctionnaires, basé sur les six derniers mois de salaires, sur celui du privé qui s'appuie sur les 25 meilleures années.
Le ministre de la Fonction publique, Eric Woerth n'a pas confirmé les informations diffusées par l'AFP. Le gouvernement présentera officiellement ses propositions le 15 juin.
Thomas Beurey / Projets publics
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