Labellisée en 2021, dans le cadre du troisième appel à projets lancé conjointement par le ministère des Solidarités et de la Santé, et celui des Sports, la Maison sport-santé de Nogent-sur-Seine, dans l’Aube, complète une politique sportive municipale déjà très active. « Nous disposons d’une importante offre sportive qui s’adresse à tous les âges, à travers un bon équipement, des éducateurs sportifs formés aux niveaux 1 et 2 Sport-santé-bien-être et un tissu associatif riche », témoigne Alain Damasse, adjoint au maire délégué au sport. « Depuis début 2020, tous les agents communaux qui le souhaitent peuvent en outre pratiquer chaque semaine une activité sportive comme la marche, la natation ou encore le vélo, pendant trois quarts d’heure, sur leur temps de travail. Nous avons souhaité étendre cette initiative à l’ensemble de la population. »
80 % des adultes trop sédentaires
Ce sont surtout des constats alarmants qui ont initié ce projet. En France, une étude réalisée en 2017 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) établit que plus de 80 % des adultes sont considérés comme trop sédentaires. 66 % des jeunes n’atteignent pas les recommandations d’activité physique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une situation qui s’est aggravée ces quinze dernières années et que la crise sanitaire a accentuée. Or, trop peu bouger renforce les risques de maladies chroniques (cancers, diabète de type 2, cardiopathies coronariennes…), de baisse de l’immunité, et à terme, peut entraîner des décès prématurés (10 % d’entre eux sont directement liés à l’inactivité physique selon l’OMS). Le coût annuel national directement associé aux effets des comportements sédentaires sur les dépenses de santé est estimé, selon les études, de 1,05 à 14 milliards d’euros par an.
Un dispositif individualisé
Les habitants de Nogent-sur-Seine n’échappent à la règle, c’est pourquoi, la municipalité a ouvert la Maison sport santé. Trois fois par semaine, dans les locaux du Pôle médical de la ville, des agents tiennent une permanence d’une demi-journée pour informer les habitants, quels que soient leur âge et leur état de santé, sur les bénéfices d’une pratique sportive régulière, ainsi que sur les possibilités d’accompagnement individualisé. On peut s’y rendre de sa propre initiative ou sur prescription du médecin, dans le cas d’une affection longue durée (ALD). Dans ce cas, et grâce au dispositif régional Prescri’mouv, des éducateurs sportifs de la ville, formés au niveau 2 (Sport santé sur ordonnance) réalisent un bilan avec la personne, afin d’évaluer sa condition et ses capacités physiques, ainsi que sa motivation tout en tenant compte d’éventuelles limites signalées par le médecin. Ensuite, les éducateurs proposent à ces volontaires des séances d’activité physique adaptées (Apa) à leur situation et prises en charge par l’assurance maladie, à raison de douze séances sur une durée de quatre mois au maximum. Les éducateurs préparent ensuite leur sortie du dispositif, en les orientant vers une pratique régulière, autonome et durable, en lien avec les nombreuses associations sportives présentes à Nogent-sur-Seine qui prennent le relais.
Les médecins impliqués en amont
En 2023, la Maison sport-santé propose une séance hebdomadaire d’une à trois heures de marche nordique, d’aquagym, de vélo électrique (fourni par la ville) et de yoga pour des groupes d’une quinzaine de personnes. Les habitants peuvent aussi utiliser, librement et à leur rythme, des agrès disposés en plein air dans six endroits de la ville. La Maison sport santé, ne peut être véritablement efficiente qu’avec l’appui des médecins généralistes qui ont été associés à la préparation du projet. Elle communique aussi à travers une information large et régulière à destination des habitants : flyers, bulletin municipal, site, presse locale… « Nous mettons aussi les éducateurs et du matériel à disposition du groupement hospitalier, d’une résidence autonomie ainsi que d’associations caritatives comme la Croix Rouge et les Restos du Cœur, également partenaires du dispositif », poursuit Jean-Christophe Flogny, directeur du service chargé notamment de la Maison sport santé.
Un investissement municipal
En dehors de la démarche Prescri’mouv, les habitants participent à hauteur de 25 euros par trimestre ou 75 euros à l’année pour 35 séances, à raison de deux séances par semaine maximum, hors vacances scolaires.
« L’appel à projets nous a permis de lancer le projet avec une dotation de 20 000 euros, mais il ne suffit pas à faire fonctionner le dispositif, qui demande entre 1,5 et 2 équivalents temps plein d’éducateurs ainsi que du matériel, financés par la municipalité », complète l’adjoint, qui souligne le succès des séances auprès des habitants. En 2023, toutes les séances font le plein, à la fois pour les personnes atteintes d’affections longue durée (12 inscrits) et pour celles qui ont souhaité reprendre une activité (10 inscrits). « Leurs retours sont très positifs. Le yoga, leur apporte bien-être et détente. Elles parviennent à lâcher prise. Les personnes en affection longue durée apprécient particulièrement l’aquagym, où, seules dans le bassin, elles ne sont pas confrontées au regard des autres sur leur maladie », commente Jean-Christophe Flogny.
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