Face à la banalisation des discours sur le cadre de vie, les pôles de compétence et l'effet TGV, les collectivités territoriales sont à la recherche de territoires de communication permettant de se démarquer du lot. Et, en ce domaine, l'imagination l'emporte sur les moyens financiers. L'Ardèche a ainsi choisi de faire preuve d'originalité, en s'appuyant sur... le calendrier. A la fin de cette semaine, nous serons en effet le 7 juillet 2007, autrement dit le 7/07/07. Un chiffre triplé qui correspond au numéro du département. Dès le mois de décembre 2006, l'assemblée départementale a donc décidé d'organiser une grande manifestation pour célébrer cette conjonction calendaire, en lançant une invitation à toutes les collectivités et forces vives de l'Ardèche : "Inventez-vous une fête ! La somme de vos fêtes sera la fête de l'Ardèche".
L'appel a été largement entendu, puisque plus de 80 projets de fêtes et 99 événements ont été déposés, couvrant plus de la moitié de la population. Les promoteurs étaient bien sûr invités, chaque fois que possible, à mettre en valeur le chiffre 7. Le samedi 7 juillet, habitants et touristes pourront ainsi prendre part à la "tombola des 7" à Charnas (avec un repas à 7 euros par personne), suivre la course des 7 sportifs dans 7 disciplines (un relais entre Annonay et Aubenas, avec un départ à 8h07 et une arrivée, si possible, à 17h17), admirer les 7 merveilles de Balazuc (un jeu de piste autour du patrimoine local), ou encore, pour les lève-tôt de Largentière, participer à partir de 7h07 à la reconstitution de chaînes humaines en forme de 7 aux couleurs de l'arc-en-ciel. L'originalité de l'opération devrait lui valoir de nombreuses retombées dans les médias et donner une image dynamique du département, sans pour autant avoir à mobiliser les ressources financières nécessaires à une campagne nationale.
Si l'Ardèche est ainsi le premier département à se saisir du calendrier, il sera difficile à ses cinq successeurs (jusqu'au 12/12/12) de l'imiter. En effet, dès 2008, les numéros des départements vont commencer de disparaître des plaques minéralogiques, dans le cadre de la réforme instaurant une immatriculation "à vie" des véhicules.
Jean-Noël Escudié / PCA
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